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Le Congo et l'Afrique centrale

C'est en 1918 qu'on a d�couvert les premiers diamants dans ce qu'on appelle aujourd'hui la R�publique d�mocratique du Congo (RDC), � Bakwanga. Les d�p�ts des montagnes de Bakwanga, un regroupement de chemin�es de kimberlite diamantif�re dans la partie centre-sud de ce qui �tait alors le Congo belge, avaient sid�r� les g�ologues en raison de l'extraordinaire taille et richesse de leurs diamants � plus de 100 fois plus riches que les mines de l'Afrique du Sud. Le probl�me r�sidait dans le fait que presque tous les diamants � entre 85 et 98 p. 100 � n'�taient que du bort. Toutefois, la Seconde Guerre mondiale a pr�sent� de nouvelles possibilit�s d'utilisation du bort, et les Belges, en partenariat avec De Beers, ont commenc� une production � grande �chelle. En 1954, le Congo produisait pr�s des trois quarts des diamants dans le monde, vendant ses produits au prix alors impressionnant de 20 $ le carat. Au d�but des ann�es 1960, les mines du Congo produisaient 80 p. 100 du bort fourni aux �tats-Unis pour la fabrication de meules, de barres � mine et autres abrasifs utilis�s par l'industries des mines, et par celles de la construction, des appareils �lectroniques et de l'aviation. La production annuelle du Congo, au d�but des ann�es 1970, s'�levait � 17 millions de carats, plus du tiers de la production mondiale.

L'instabilit� et l'extr�me corruption qui ont suivi l'ind�pendance, cependant, ont fait en sorte que la plupart des diamants du Congo ont �t� vendus ill�galement par des entrepreneurs nationaux et internationaux en passant par le Congo-Brazzaville. Sans lui-m�me poss�der de mines, le Congo-Brazzaville est devenu, durant une certaine p�riode, le plus grand exportateur de diamants au monde. Ce probl�me s'est accompagn� d'une baisse du prix du bort. En 1978, la Soci�t� Mini�re de Bakwanga (MIBA), dont le si�ge social �tait situ� � Mbuji-Mayi (Kasai) et qui produisait 10,5 des 17 millions de carats produits au pays, n'a re�u que 81,6 millions de dollars pour ses produits � ou, pour l'ensemble de sa production de diamants et de borts, 7,77 $ le carat. L'ann�e 1978 a �t� la meilleure ann�e de cette d�cennie pour la MIBA. Le pr�sident Mobutu a nationalis� la moiti� des actions de la MIBA en 1969 et il a expropri� ce qui en restait en 1973. En 1978, faisant face � l'�chec, il a invit� les Europ�ens � revenir. Avant que Mobutu ne soit renvers�, toutefois, presque toutes les industries du Congo, dont celle des mines de diamants � op�r�es en grande partie comme entreprises d'un secteur non structur� � s'�taient effondr�es.

Aujourd'hui, presque touts les pierres pr�cieuses de valeur proviennent de sites alluviaux sur la rivi�re Kasai et ses tributaires, dans la province du Kasai occidental, dont le centre est situ� � Tshikapa, � quelque 350 kilom�tres � l'ouest des chemin�es de kimberlite de Bakwanga. La plupart de ces r�gions ont �t� occup�es ces derni�res ann�es par l'arm�e du Zimbabwe et par les forces arm�es du gouvernement congolais. Au milieu de 2000, le gouvernement du Congo a sign� une entente avec une soci�t� diamantaire isra�lienne, Dan Gertler Diamonds, lui accordant les droits exclusifs d'achat de la production du Congo. Le contrat, qui accorde � la Dans Gertler Diamonds les droits d'acheter une production pouvant �ventuellement atteindre une valeur de 600 millions de dollars par ann�e, a provoqu� une baisse significative des exportations officielles de diamants. Au d�but de 2001, le gouvernement du Congo a annonc� qu'il lib�raliserait l'industrie du diamant.

� Kisangani, plus de la moiti� de la population gagne sa vie, d'une fa�on ou d'une autre, gr�ce aux diamants. Dans une r�gion o� les services gouvernementaux, y compris la police et l'arm�e, sont presque inexistants, les fronti�res sont plus perm�ables que jamais, faisant des pays voisins du Congo � l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi � des exportateurs de diamants. Les observateurs constatent aussi un possible chevauchement entre l'�conomie de l'est du Congo et l'actuel commerce de diamants par l'UNITA. Les nombreuses offensives fructueuses du gouvernement de l'Angola ont forc� l'UNITA, le mouvement rebelle dans ce pays, � d�placer sa base vers le nord, o� il a conclu une alliance avec les mouvements rebelles du Congo.

Strat�gie, politique et �conomie

La crise que traverse actuellement le Congo, qui a entra�n� les arm�es d'au moins huit pays africains � combattre aux c�t�s de trois arm�es factieuses locales, met en jeu des int�r�ts strat�giques et politiques complexes. Le Rwanda et l'Ouganda, les deux pays � la source du r�cent conflit, qui demeurent des joueurs de premier plan, �taient tous deux des alli�s de Laurent Kabila dans sa tentative r�ussie d'�vincer Mobutu Sese Seko. Par la suite, les deux pays ont �t� atterr�s par l'incomp�tence et la corruption du r�gime de Kabila. L'Ouganda a �t� particuli�rement d�sappoint� par l'�chec de Kabila � mettre fin aux op�rations de l'Alliance des forces d�mocratiques anti-Museveni (appuy�es par le Soudan), une force tr�s brutale quoique inefficace. L'Ouganda a aussi �t� d�sappoint� par l'�chec de Kabila � r�g�n�rer l'�conomie de la r�gion en r�organisant les richesses immenses mais mal g�r�es du Congo dans les secteurs de l'exploitation mini�re et de l'agriculture.

En juin 1998, convaincu que les soldats rwandais � Kinshasa planifiaient de le renverser, Kabila les a chass�s. Au cours de la crise qui a suivi, les Rwandais ont suscit� une mutinerie des forces de Kabila, � Kitoma. Les forces anti-Kabila ont rapidement pris le contr�le d'une grande partie de l'est du Congo, s'emparant de villes telles que Bukavu, Goma et Uvira, dans la province de Kivu. Le conflit a atteint son apog�e apr�s que les rebelles eurent �tabli un autre front, � l'ouest. � Katoomba, les soldats de l'ancienne arm�e de Mobutu, qu'on entra�nait pour les int�grer � la nouvelle arm�e congolaise, se sont joints aux rebelles. Ils ont alors occup� les villes de Mataki et Boma, et ils ont avanc� rapidement jusqu'au sud-ouest de Kinshasa afin de s'emparer du barrage d'Inga, la principale source d'�lectricit� de la ville.

Mais Kabila a forg� de nouvelles alliances. Robert Mugabe, du Zimbabwe, a persuad� l'Angola � qui craignait que l'instabilit� au Congo soit favorable � l'UNITA � et la Namibie, un alli� de longue date, d'envoyer des troupes pour parer aux attaques des forces anti-Kabila. Le Soudan, qui fut longtemps un ennemi jur� de l'Ouganda, a aussi donn� son appui � Kabila. On peut consid�rer l'implication du Tchad et de la R�publique centrafricaine aux c�t�s de Kabila comme une simple preuve de solidarit� entre francophones. Quant � la pr�sence de troupes libyennes aux c�t�s de Kabila, on peut la voir comme une r�action contre l'appui de Museveni � la gu�rilla men�e par le SPLA du Soudan.

Apr�s le milieu de 1998, la guerre �tait dans une s�rieuse impasse, le pays �tant divis� en de nombreuses zones occup�es. Deux d'entre elles rev�tent un int�r�t particulier : la r�gion de Kisangani, historiquement productrice de diamants et d'or, entre les mains des troupes rwandaises et ougandaises (les Rwandais ont toutefois r�cemment chass� les Ougandais : telle est la nature fragment�e des forces anti-Kabila), et Mbuji-Mayi, la capitale du diamant au Congo, contr�l�e par l'arm�e du Zimbabwe. La Namibie a aussi des troupes au Congo. Au d�but de 2001, les fonctionnaires du gouvernement de la Namibie ont �t� forc�s de reconna�tre devant le Parlement qu'une soci�t� de portefeuille namibienne poss�dait une mine de diamants dans la r�gion de Tshikapa, au Congo.

Il est frappant de constater � quel point le conflit au Congo, malgr� l'ind�niable r�alit� de ses enjeux politiques, a �t� dict� par des int�r�ts �conomiques et la cupidit�. La campagne qu'a men�e Kabila contre Mobutu a �t� marqu�e par des consid�rations �conomiques et par des ententes avec des int�r�ts commerciaux �trangers. Par exemple, les forces de Kabila ont d�but� leurs op�rations en s'emparant d'abord des r�gions du nord-est, o� se trouvent les mines d'or, du centre diamantaire de Mbuji-Mayi et de Lubumbashi, la capitale du cuivre, avant d'avancer vers Kinshasa. Aussit�t que Kabila s'est empar� de Kisangani, il a commenc� � signer des ententes sur les minerais avec des soci�t�s nord-am�ricaines. America's Mineral Fields (AMF) a sign� avec Kabila un contrat d'extraction de diamants et d'or d'une valeur de 1 milliard de dollars US. Alors que les combats faisaient toujours rage � Kinshasa, le ministre des Finances de Kabila, Mwanpanga Mwana, r�unissait 30 hommes d'affaires dans un h�tel de Lubumbashi. Y participaient Goldman Sachs, la First Bank de Boston, Morgan Grenfell et d'autres gestionnaires de fonds nord-am�ricains. Quelques mois apr�s la prise du pouvoir par Kabila, ses bailleurs de fonds r�coltaient d�j� de toute �vidence les avantages �conomiques.

Le plus grand gagnant a �t� l'Ouganda, dont la banque nationale a enregistr�, en octobre 1997, une augmentation des exportations d'or (un produit tr�s rare en Ouganda) de 40 millions de dollars US. Une grande part de cet or avait �t� pill�e au Congo. Mais l'importance des motifs �conomiques a �t� plus marqu�e au cours de la � Seconde guerre du Congo �. Encore une fois, l'Ouganda a gagn� de fa�on significative. Sa puissante et coh�rente arm�e ainsi que ses alli�s du RCD d�tiennent le contr�le des postes de douane de Kasindi, dans le nord du Kivu, de la nouvelle province de Kibali-Ituri, dans la province Orientale, qui comprend les villes productrices d'or et de caf� que sont Isiro, Bunia, et Butembo et Watsa ainsi que, jusqu'� r�cemment, de la ville du diamant, Kinsangani. Cependant, les mines de Kisangani sont petites; elles produisent des diamants d'une valeur d'environ 34 millions de dollars par ann�e. Les plus importantes mines de diamants sont entre les mains de l'arm�e zimbabw�enne. Le Zimbabwe a laiss� jusqu'� 13 000 soldats au Congo, beaucoup d'entre eux prot�geant la r�gion diamantif�re strat�gique de Mbuji-Mayi contre les forces anti-Kabila. Le Rwanda, m�me s'il exporte officiellement de plus petites quantit�s de diamants bruts, est largement impliqu� dans le commerce du colombo-tantalite ou coltan, un m�tal strat�gique produit dans les r�gions occup�es par ses troupes au Congo. Le prix du coltan � la Bourse mondiale des m�taux s'est �lev� brusquement en 2000 et on estime que les exportations de coltan du Rwanda � quoiqu'en grande partie non imput�es � atteignent une valeur s'�levant � des dizaines de millions de dollars par mois.

Dans la mesure o� les diamants alimentent une grande part des conflits au Congo � et personne ne doute que c'est le cas � le centre d'int�r�t se situe � Kisangani et Mbuji-Mayi. La r�gion de Mbuji-Mayi est habit�e par 1,2 million de Luba Kasai, et c'est le lieu de domicile de l'opposant de longue date � Kabila, Etienne Tshisekedi. En 1995, la Mini�re de Bakwanga � Mbuji-Mayi, la Kassai Oriental, propri�taire d'une chemin�es de kimberlite extraordinairement riche (mais aussi de certains champs alluviaux), a produit l'�quivalent de 6,5 millions de carats, sans compter les exportations enregistr�es du Za�re s'�levant � 21,3 millions de carats (valant quelque 600 millions de dollars). Il s'agissait d'une baisse par rapport aux 10 millions de carats produits au milieu des ann�es 1980. La r�gion de Mbuji-Mayi rev�t dor�navant une importance particuli�re puisque les d�p�ts alluviaux � Banalia et Bengamisa, des borts surtout, ne peuvent �tre exploit�s commercialement pour le moment (la r�gion est aux mains des Rwandais). On estime que les r�serves � Mbuju-Mayi atteindraient une valeur de 1 milliard de dollars.

Les r�cents �v�nements, dont les tentatives �chou�es d'inscrire Oryx Diamonds Ltd. (une soci�t� qui entretient des relations avec l'arm�e du Zimbabwe) � la bourse des valeurs mobili�res de Londres, les r�v�lations concernant les int�r�ts de l'arm�e de la Namibie dans l'extraction des diamants au Congo (voir l'�dition d'avril 2001 de Autres facettes), l'assassinat de Laurent Kabila et le retrait n�goci� de diverses factions belliqueuses, se sont conjugu�s pour cr�er de nouvelles dynamiques.

Même s'ils ne constituent qu'une petite partie des ressources minérales du Congo, les diamants représentent actuellement une part extrêmement importante de l'économie nationale et continuent de présenter un intérêt, et d'être la cause de conflits, chez plusieurs des groupes politiques concurrents, au pays et dans la région. Au cours des mois qui viennent, le projet produira des renseignements et des analyses des secteurs formel et informel de l'extraction minière dans la République démocratique du Congo, en relation avec d'autres pays de la région et l'ensemble de l'industrie mondiale du diamant.

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